Le Brésil accuse de forts retards de construction, à 3 jours de la Coupe du monde

06-10-2014 16:11

Dossier :　La Coupe du Monde 2014

Alors que les ouvriers tentent de terminer les stades brésiliens à temps pour la Coupe du monde, certains responsables ne cachent pas leur inquiétude concernant les déplacements de spectateurs, vers et en dehors des lieux sportifs des villes d'accueil. En effet, dans de nombreux endroits, les projets d'infrastructure tels que les transports publics se trouvent dans la même situation que les stades, accusant d'importants retards dans leur construction.

Au Stade Joaquim-Américo-Guimarães, dans la ville de Curitiba, dans le Sud du pays on travaille 24 heures sur 24. Ce lieu est l'un de ceux qui présentent le plus de problèmes au Brésil, dans la préparation du tournoi. Et cela en dépit de la fierté affichée par les ouvriers effectuant leur travail.

SEBASTIÃO FERNANDES
Ouvrier

"Je suis fier de travailler ici. Je fais maintenant partie de l'histoire de Curitiba. Je pense qu'ils devraient inscrire le nom de tous les ouvriers qui ont rendu cela possible sur une plaque, à l'entrée. Comme ils l'ont fait au Stade de Brasilia."

Le toit rétractable, qui était prévu dans le projet initial a été abandonné. Le stade semble pouvoir être prêt à temps, pour accueillir les supporters et les joueurs. Les logements prévus pour la presse venue couvrir l'évènement seront éloignés des critères des hôtels 5 étoiles.

PAULO CABRAL
Curitiba

"Ce bâtiment devait abriter le centre de presse pour la Coupe du Monde, ici à Curitiba. Mais, voilà, comme il ne sera pas prêt dans les temps, les organisateurs ont dû improviser. Les journalistes travailleront donc sous cette tente, en bordure du chantier."

Le terminus de bus de la ville était un autre des projets intégrés à la Coupe du monde. Mais les visiteurs risquent fort de ne pas le voir achevé. Le secrétaire d'État pour la Coupe du monde affirme que le gouvernement fédéral s'était engagé à tout payer mais, finalement, la plupart des dépenses sont à la charge des États.

MARIO CELSO CUNHA
Secrétaire de l'État du Paraná pour la Coupe du monde

"Si nous savions tout cela lorsque nous avons choisi les villes? Si nous étions informés de tout ce que cela impliquerait et combien il nous fallait investir, je pense que nous n'aurions pas fait tant d'efforts pour devenir une ville hôte."

Plus au Nord, Fortaleza, capitale de l'État du Ceará, fait figure d'exception. Le stade est prêt depuis décembre 2012 et bon nombre de matchs y ont déjà été disputés. Mais durant les dernières semaines avant l'ouverture de la Coupe, la ville se battait encore pour que les routes soient terminées à temps.

FERRUCCIO FEITOSA
Secrétaire de l'État du Ceará pour la Coupe du monde

"Même si certains travaux ne sont pas terminés à temps pour la Coupe du monde, ils seront réalisés après, pour le bien-être de la population. C'est un héritage majeur ici, et dans les autres États qui accueilleront les matchs de la Coupe du monde."

PAULO CABRAL
Curitiba

"Ici à Curitiba, il n'y a aucun problème avec le statde. Il était opérationnel avant la date prévue tout en respectant l'enveloppe budgétaire. Mais les lieux où se tiendront les rencontres sportives, ne sont pas les seuls à transformer l'évènement sportif en Coupe du monde, il faut aussi parler des infrastructures des transports publics par exemple. Et sur ce point, les problèmes sont plus importants."

Le réseau ferroviaire urbain de Fortaleza aurait dû relier le terminus du bus au port, situé de l'autre côté de la ville. Un projet qui devait être achevé en juin 2013. Mais à l'instar d'autres villes brésiliennes, ce scénario n'a pas été respecté.

RODRIGO PRADO
Sinaenco, Association d'architectes et d'ingénieurs

"Beaucoup de choses ne seront pas prêtes à l'heure. Il y avait 190 projets qui apparaissaient à l'origine sur la liste des priorités pour la Coupe du monde. Seulement 25 d'entre eux sont prêts pour le tournoi."

Alors que l'ouverture de la Coupe du monde approche, les 12 stades devraient, d'une façon ou d'une autre, être prêts pour les matchs... Les infrastructures qui auraient dû les accompagner, elles ne seront pas opérationnelles. Cependant, les Brésiliens devraient tout de même bénéficier de celles-ci. Les touristes quant à eux, vont devoir se contenter de ce qui existe aujourd'hui.