Une entreprise chinoise contrainte de suspendre ses travaux à cause d'Ebola

10-29-2014 22:12

Dossier :　Virus Ebola, l'épidémie qui fait rage en Afrique

Le gouvernement libérien a mis en garde contre les effets négatifs de l'épidémie sur l'économie du pays. Les entreprises chinoises, notamment, font partie de celles qui ont réduit leurs activités dans le pays pour des raisons de sécurité.

L'équipement que voici était utilisé dans l'un des plus grands projets d'infrastructure du Liberia depuis des décennies.

Mais il est bel et bien à l'arrêt, dans ce garage à voitures.

YANG ZETAO
Vice-directeur général, CHICO

"Avant le déclenchement d'Ebola, aucun équipement n'était censé stationner ici. Tous les équipements étaient censés se trouver sur le site, servir sur le site. Mais cette fois-ci, regardez : tout l'équipement doit être stationné ici - il n'y a pas de travail ! Car Ebola nous empêche de travailler."

L'an dernier, la société de construction chinoise, CHICO, a remporté un projet de construction de route de 80 millions de dollars au Liberia.

Plus de la moitié de cette route de 90 km était achevé au moment où le pays a été frappé par Ebola.

YANG ZETAO
Vice-directeur général, CHICO

"Avant Ebola, nous avions 3 équipes qui travaillaient dans 3 différentes sections de route. Mais avec le déclenchement d'Ebola, nous avons dû cesser nos travaux, c'est-à-dire la construction des routes et quelques travaux annexes. Cela s'est arrêté. Il n'y a plus aujourd'hui que des travaux de maintenance - des routes et du site d'extraction."

Les inquiétudes relatives à la sécurité du personnel ont conduit l'entreprise à invoquer le cas de "force majeure".
Désormais, seuls 30 des plus de 100 employés chinois sont restés dans le pays.

Leur tâche est d'effectuer un travail de maintenance des tronçons de route qu'ils ont déjà construits.

YANG ZETAO
Vice-directeur général, CHICO

"Si nous terminons ce projet à temps, on pourra nous payer à temps. Et nous avons dépensé beaucoup d'argent sur ce projet. Mais il ne sera pas possible de recevoir l'argent à temps à cause d'Ebola."

Les échanges commerciaux entre la Chine et les 3 pays les plus touchés par Ebola ont dépassé les 5,1 milliards de dollars l'an dernier.

Les patrons présents ici espèrent que les affaires se remettront rapidement sur les rails.

YANG ZETAO
Vice-directeur général, CHICO

"Notre objectif, si l'on réussit à vaincre Ebola, c'est de reprendre le travail. Selon nos derniers plans d'activité, on espère pouvoir reprendre le travail en début d'année prochaine, pour poursuivre la réalisation de ce projet."

KATERINA VITTOZZI
Monrovia, Liberia

"L'Ambassade de Chine n'a jamais officiellement appelé ses ressortissants ou entreprises à quitter le Liberia à cause d'Ebola. Elle essaie au contraire d'encourager les commerces chinois à rester ouverts s'ils le peuvent et si cela ne compromet pas leur sécurité. Mais l'épidémie, qui dure depuis 7 mois, a fait des ravages sur l'ensemble des commerces, et selon les prévisions du gouvernement libérien, il n'y aura aucune croissance économique l'an prochain."