Les termes clés des deux sessions: Hukou, registre d'état civil

03-13-2015 19:29

On passe maintenant à notre rubrique spéciale de cette quinzaine, "les termes clés des deux sessions". On va parler aujourd'hui du terme "hukou".

Le hukou ou huji est sans doute l'un des mots chinois les plus durs à comprendre. Ce n'est pas une qualification au niveau linguistique.

Il s'agit d'un mot à deux caractères chinois, dont l'un signifie la famille tandis que l'autre veut dire le registre. Il est difficile à comprendre parce qu'il n'existe pas d'équivalent hors d'Asie de l'Est. Même si son nom et sa nature rappellent le livret de famille en France ou en Allemagne, mais croyez-le ou pas, ce n'est pas du tout la même chose !

Déjà, l'existence de ce registre d'état civil remonte au moins à la dynastie des Qin au IIIe siècle av. J. - C. À l'époque, cinq familles étaient considérées comme la plus petite unité civile. Mais il a fallu attendre jusqu'aux années 1950, peu après la fondation de la nouvelle République, pour que ce système de registre prenne de la valeur pour les citoyens chinois. Tous les Chinois sont divisés en deux groupes : rural et non rural, autrement dit une dualité structurale. Le critère est la position géographique de son foyer, ville ou campagne. Toutes les activités civiles sont sujettes à ce système, allant de l'éducation à la résidence, en passant par l'emploi et la sécurité sociale. Ceux qui sont issus d'une famille rurale n'avaient par exemple pas le droit d'aller chercher un travail en ville sauf ceux qui obtenaient le permis administratif. D'où vient exactement son inconvenance. Ce système est aujourd'hui souvent considéré comme un obstacle à l'urbanisation et un symbole du traitement non équitable des citoyens dits « ruraux ».
Heureusement, cela ne durera pas éternellement. Les ballons d'essai sont déjà lancés.

Fin 2009, 13 provinces chinoises sur 34 avaient déjà tenté d'y mettre un terme. Certains proposaient d'ailleurs de supprimer une partie de ses fonctions attribuées. Or, les responsables des grandes villes telles que Beijing ou Shanghai ne figurent pas parmi les militants de cette réforme. Selon eux, la supression du registre d'état civil provoquerait un afflux excessif de population rurale vers les villes et, du coup, une crise des ressources.

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