Les spécialités culinaires de la Fête de Qingming
04-03-2015 10:54
En ce qui concerne la fête de Qingming, ou fête de la Pure Clarté, chaque endroit a des spécialités culinaires différentes.
Comme la fête dite de la « nourriture froide » et la fête de Qingming sont étroitement liées et ne font plus qu’une, quelques localités conservent encore l’habitude de manger la nourriture froide au moment des fêtes de Qingming. Au Shandong, les habitants de la ville de Jimo, mangent des œufs durs, du pain et pâtisseries appelés bobo. À Laiyang, Zhaoyuan et Changdao, la coutume est de manger des œufs avec du sorgho cuit froid ; on dit que si elle n'est pas respectée, il y aura de la grêle. À Tai'an, on mange des crêpes roulées fourrées à la chicorée sauvage. Cela donnerait des yeux brillants. La partie centrale du ShanXi a conservé la coutume de ne pas allumer de feu pendant le jour précédant.
Dans beaucoup d’endroits, après avoir terminé la cérémonie des offrandes aux ancêtres, ces dernières sont partagées et mangées. Pendant la fête de Qingming au sud du ShanXi, la coutume est de cuire un pain à la vapeur qui est fourré avec des noix, jujubes, graines de soja... Le pain est ensuite pétri en forme de dragon et un œuf est placé au centre du corps du dragon. Ce pain à la vapeur est appelé Zifu. Un grand Zifu symbolise le bonheur de la réunion familiale. Lors de la visite des tombes, on apporte en général un Zifu pour l'offrir aux ancêtres. Après avoir balayé les tombes, il est partagé et mangé. Une vieille coutume de Shanghai est d'accrocher les pains à une branche de saule. Après l'avoir fait sécher au soleil, on les fait frire et on les donne aux enfants. On dit que cela prévient de la fièvre d'été en Chine.
Lors de la fête de Qingming à Shanghai, on a coutume de manger des petits gâteaux glutineux vert turquoise appelés qingtuan. Le jus de brome (céréale proche de l’avoine) et le riz gluant sont pilés ensemble jusqu’à obtenir un mélange bien homogène. La pâte est alors fourrée avec de la pâte de haricot rouge, de la purée de jujubes rouges… Les qingtuan sont déposés dans un panier-vapeur tapissé de feuilles de roseau. Après la cuisson, ils ont une couleur vert claire et une odeur prenant aux narines. C’est la spécialité la plus particulière de cet endroit pour la fête de Qingming. Certains shanghaiens aiment également manger du gruau à la fleur de pêche et présenter du balaous (daoyu, une espèce de poisson) lors des dîners et du balayage des tombes.
Dans la province du Zhejiang à Huzhou, toutes les familles font des zongzi (papillotes de riz gluant généralement fourrées et enveloppées dans des feuilles de bambou ou de roseau). Ils peuvent être utilisés comme offrandes lors de la visite des tombes et peuvent aussi être emportés comme en-cas lors de promenades printanières. Aux alentours de la fête de Qingming, les bigorneaux prennent de l’épaisseur. Il existe un proverbe qui dit : «les bigorneaux de Qingming battent une oie ». Les ruraux ont coutume de manger des bigorneaux pendant cette fête en sortant la chair de la coquille à l’aide d’un objet fin et pointu. On appelle cela tiaoqing. Les coquilles de bigorneaux sont jetées sur le toit. On dit que le son des coquilles qui roulent sur la toiture emportés par le vent, peuvent effrayer les souris et favoriser la sériciculture. Le jour de la fête de Qingming, on partage le « vin communautaire » (shejiu).
Les familles, possédant un temple pour leurs ancêtres, se réunissent autour d’un repas, celles qui n’en ont pas se retrouvent chez le premier petit-fils. Les plats du shejiu sont principalement composés à base de poisson et de viande et l’alcool servi est de l’alcool de riz gluant sucré. Dans la province du Zhejiang, au village de Heshan, on pratique le « Qingming est aussi important que le Nouvel An » : le soir de la fête de Qingming il est important que toute la famille se réunisse pour partager le dîner. La table ne manque pas de différents plats typiques : des bigorneaux frits, du riz gluant à la racine de lotus, des pousses de soja, de la chicorée sauvage… Tous ces plats sont bénéfiques à l'élevage des vers à soie : les chenilles rampent dans les coquilles vides des bigorneaux pour y faire leur nid et ne sortent plus pour harceler les vers à soie ; manger de la racine de lotus promet aux jeunes vers à soie de la soie longue et bonne ; manger des pousses de soja promet d'avoir une grande famille. Enfin, manger de la chicorée sauvage et des légumes verts (vert se dit qing) évoque le Qing du mot Qingming.
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