La tension monte après le décès d'un Chinois tué par la police

03-31-2017 10:00

(Source: CGTN)

Nous poursuivons avec le décès de Liu Shaoyo, tué par la police française à Paris, dimanche. La communauté chinoise est encore descendue dans la rue pour réclamer la vérité sur cette affaire. 26 des 35 manifestants arrêtés lors de la manifestation précédente ont été libérés. 3 officiers de police ont été suspendus de leurs fonctions. Le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a affirmé qu'une enquête judiciaire avait été ouverte mardi. Le ministère chinois des Affaires étrangères  a appelé la France à protéger ses ressortissants. Pour l'heure, deux versions complètement différentes des faits s'affrontent. 

Des centaines de personnes se sont rassemblées mardi soir devant le commissariat du 19e arrondissement de Paris pour réclamer la vérité sur la mort de Liu Shaoyo, tué par la police à son domicile, dimanche.

La tension monte après le décès d'un Chinois tué par la police

"Nous voulons savoir ce qui s'est passé. Nous voulons savoir la vérité. Pourquoi mon concitoyen a-t-il perdu la vie, et pourquoi la police a-t-elle été si cruelle et imprudente ?"

La police s'en tient à sa version des faits. Selon elle, Liu Shaoyo, 56 ans, père de 5 enfants, a attaqué la police avec un couteau. Ce qui a incité un officier à tirer.

EDDY SID

Représentant du commissariat de police

19e arrondissement de Paris

"Pour nous, c'est une affaire de légitime défense. Les officiers de police ont fait de leur mieux dans la situation donnée. Sur le moment, ils ont dû faire face à un individu avec - malheureusement - des troubles mentaux, et un casier judiciaire."

L'autre version des faits est complètement différente. 

Selon l'une des filles de Liu, il ne s'est passé que 10 secondes entre l'entrée des policiers et la mort de son père. 10 secondes pendant lesquelles ce dernier n'a pas proféré de menace, tout comme la police n'a pas prévenu qu'elle allait tirer. S'il avait des ciseaux dans les mains à ce moment-là, c'est parce qu'il préparait un poisson.  

 FRANÇOIS ORMILLIEN

Avocat de la famille de la victime

"D'après les informations données par les proches, la victime n'a pas été agressive, elle n'a pas commis de violence domestique et la police ne l'a problablement pas prévenu avant de tirer. D'après les circonstances, il ne s'agit pas d'un scénario violent dans lequel la police n'aurait eu d'autre choix que de tirer."

Des auditions sont prévues dans les semaines à venir. Le rapport de l'enquête devrait suivre. 

Pour les 200 000 Chinois de Paris, il s'agit d'une énième affaire de violence envers leur communauté.

"Je suis Français. Je suis de nationalité française. Mais je suis Chinoise. Et je pense qu'il y a du racisme ici. J'en suis désolée, mais je suis sûre que c'est du racisme."

Depuis 2010, la communauté chinoise de Paris est descendue plusieurs fois dans la rue, pour dénoncer insécurité et préjugés. 

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